Noël, quel message ?

Vous avez sans doute remarqué, - et vous en faites sans doute partie - le nombre de personnes qui ne supportent plus ces fêtes de fin d'année. Tout se fait maintenant dans l'obligtion, et peu d'entre nous sortent du système de la consommation à outrance, des contraintes des invitations, et bien sûr de celles des cadeaux. Vous rencontrez dans les magasins des gens hagards, le regard triste, qui vous marcheraient sur les pieds ou vous enverrez leur caddy dans les fesses si vous aviez le malheur de vous trouver sur leur chemin. Ils ne vous voient même pas.

Qu'en est-il des préparations d'antan, des sourires d'inconnus, de cette complicité que l'on pouvait ressentir parmi les chercheurs des magasins? Comme s'ils ne cherchaient pas que des cadeaux et des bonnes recettes.

D'accord, me direz-vous, c'était "avant". Mais avant quoi ? Que s'est-il passé depuis ?

Je crois que, "depuis", la pression au travail s'est accentuée, la fatigue se fait sentir, les magasins foisonnent de brillance, que le Père Noël s'est démultiplié au point qu'il a perdu tout son charme, que les enfants, petits et grands ne rêvent plus, se savent plus rêver.

Et que, devant cet amoncellement de "bonne bouffe" et de gadgets, Noël a perdu tout son sens.

Alors aujourd'hui, quel sens lui donner ? Ou lui redonner ?

Je vous propose humblement ma version. Noël n'est pas une fête de famille. C'est une fête de l'intériorité. Les parents de Jésus ont cherché sur la route un endroit où dormir. Mais, nous dit l'histoire, ce soir là, l'auberge était pleine, aussi l'aubergiste a-t-il proposé au couple une étable. Tout s'est fait dans la discrétion. Jusqu'à ce qu'une étoile étrange appelle l'attention des bergers qui l'ont suivie. Ce devait être une comète en fait !

Qu'est-ce que cela veut nous dire ? Combien d'entre nous ont oublié leur endfant intérieur ? Lorsque j'étais moi-même enfant, je regardais les adultes. Leur mine triste de fin de journée ne m'incitait pas à devenir adulte à mon tour. En fait, nous prenons de l'âge, mais nous ne sommes pas des adultes. Nous avons gardé nos souffrances, nos traumatismes d'enfant, et nous les portons physiquement. Ils se manifestent par des maux que l'on attribue à l'âge au lieu de les attribuer à l'enfance. C'est tout le contraire.

Cet enfant en nous pleure, crie, ou se tient en silence dans un coin de notre être, apeuré, n'osant pas bouger de peur de se faire remarquer. Avons-nous conscience de sa présence ? Non, surtout nous ne voulons pas le voir, pas l'entendre. Nous avons peur du miroir qu'il nous renvoie. Peur de ce que nous n'avons pas réglé. Comme nos enfants dans la vie, ceux que nous envoyons dans leur chambre parce qu'ils font trop de bruit ou qu'ils nous contrarient. Il a besoin d'être aimé, rassuré, protégé, de se sentir en confiance, valorisé. 

Cet enfant demande maintenant à renaître, à vivre au plein soleil. Il se fiche bien de naître dans une étable ou dans un palais, il veut vivre dans l'Amour, dans la Paix. Il veut être joyeux, spontané, et même faire des bếtises parfois. Il veut vivre dans l'ici et maintenant. C'est alors que, libre de tout traumatisme, guéri de ses blessures, de ses "mauvaises" expériences, dans la pure compréhension de la vie, dans l'acceptation totale de ce qui est, il fusionne avec l'Etre divin qu'in a toujours été, il fusionne avec l'Amour, il devient Amour.

C'est ainsi que Jésus est devenu Christ par la fusion de l'énergie chritique, comme Bouddha a réalisé l'énergie bouddhique, qui sont les deux faces d'une seule et même Energie. Sans doute cette Energie a-t-elle d'autres manifestations, je ne sais pas.

Je vous souhaite de retrouver votre enfant intérieur, de lui ouvrir votre coeur, de le prendre dans vos bras. Je vous souhaite de le regarder jouer, de participer à ses jeux, de vivre sa spontanéité quoi qu'il vous en coûte, quel que soit le regard de l'autre, de la société. Je vous souhaite de rire de ce rire d'enfant, sans retenue. Je vous souhaite de vivre !!