la solitude

J'ai remarqué à quel point la société a peur des gens seuls. Elle ne trouve pas cela "normal".

Les couples se méfient car l'élément solitaire pourrait devenir élément perturbateur et briseur de ménage.

Il fut un temps on traitait les gens seuls de vieille fille ou de vieux garçon qui, à coup sûr, avaient pris de forts mauvaises habitudes et devenaient de ce fait associables.

Les gens seuls n'ont qu'à passer des annonces.

Si elle ou il reste seul, ce n'est pas "normal", c'est qu'il y a quelque chose qui ne va pas, peut-être même est-ce un-e homosexuel-le qui ne veut pas se l'avouer. J'ai eu l'histoire d'un médecin psychiâtre qui a voulu démontrer "l'anomalie" auprès d'une femme venue le consulter pour burnout. La maladie professionnelle aurait pu avoir pour cause l'homosexualité - pourtant inexistante mais supposée - non avouée de cette femme. Je ne sais pas si vous avez suivi, mais en tout cas ce psychiâtre, lui, avait bien besoin de se faire suivre...

Ou alors il y a une tare cachée, ...

Bien sûr, on peut vouoir rester seul-e par rejet des autres, de la société, ou du sexe opposé...

Mais aussi par goût de la liberté, ... Qu'ai-je dit là ? Goût de la liberté ? Cette fameuse liberté qui fait tant rêver ceux qui ont peur de la solitude ?

Si la solitude fait peur, c'est peut-être, entre autres, parce qu'elle oblige à prendre ses responsabilités, à ne s'appuyer sur personne, à pleurer dans son coin ou à danser seul-e dans son séjour...Il faut régler les factures et les problèmes de tuyauteries, les compteurs sont à la charge d'une seule personne et non de deux, personne avec qui partager les ennuis, personne à soûler avec les histoires du bureau et pas moyen de se faire soûler par les histoires du bureau (ou d'autres) de l'autre personne !

On se prépare ses repas, qu'on mange seul-e, on repasse ses chemises, on fait sa vaisselle avec une seule assiette, et sa lessive qui doit attendre plus longtemps pour remplir la machine.

Mais aussi on mange ce qu'on veut quand on veut, - on peut quand même être raisonnable -, personne pour vous piquer la zappette et changer le programme que VOUS avez choisi, on n'est pas obligé de repasser ni de faire le ménage trop souvent, la vaisselle est plus vite faite, on fréquente qui on veut et personne n'a à vous imposer les amis que vous n'avez pas choisis, pas de bagarre, ni de soupe à la grimace, on peut faire le pitre sans être traité-e de ridicule, ...

Et surtout on peut suivre sa voie, élaborer un projet et le construire, sans rendre des comptes.

J'observe que les couples n'existent le plus souvent que parce que chacun ne veut pas être seul-e, donc pour échapper à la solitude. Comment un couple peut-il être équilibré lorsqu'il est basé sur un tel problème ? On arrive même, parfois, à de drôles de couples, qui ne sont ensemble que pour ne pas être seuls: jeunes et moins jeunes, femmes ou hommes ensembles sans connotation sexuelle.

Et notre société en crise amène maintenant à vivre en groupe pour des raisons financières. Triste, non ?

En revanche, vivre en couple parce qu'on s'entend bien, qu'on a envie de construire ensemble, de partager, me semble être la définition du vrai couple. On trouve cela à 20 ans, mais après, les illusions tombent, et on voit des couples qui se disputent et se montrent un manque total de respect avec une surprenante désinvolture. Aussi, lorsque la vie nous donne à voir un couple de personnes âgées, se promenant main dans la main, se regardant tendrement, se parlant avec respect, c'est un cadeau !

Et si le couple est solide, il n'y a pas à avoir peur des gens seuls, non ?

Puissiez-vous vivre dans l'équilibre, seul-e, en couple ou à plusieurs, ressentir en vous la joie et la paix du coeur, quelle que soit votre situation.