Ils sont partis...
Ils sont partis, et on ne les reverra plus. Nos yeux de chair ne se poseront plus sur eux. Ou bien… malgré la distance, parfois… mais on les savait là, à une encablure de téléphone. Ils étaient nos repères et participaient de notre stabilité. Ils sont fini leur séjour ici-bas, et ils nous ont quittés.
Quelque part, on leur en veut de nous avoir fait ça. Lâchés, abandonnés. Nous sommes seuls, désormais.
Sur qui pleurons-nous ?
Sur eux ? Les bienheureux ont fini leur temps de galère et sont partis explorer d’autres cieux. Pas sûr ? Au pire, ils sont restés dans la terre qu’ils nourrissent à leur tour. Pas de conscience, pas de souffrance, pas de malheur… ni de bonheur.
Alors… nous pleurons sur nous ? On pleure ce sentiment d’abandon, cette sensation de l’orphelin de parent (e), d’enfant, d’ami (e), ou du compagnon à 4 pattes.
On pleure, on (se) reproche, on se révolte, puis on s’apaise, on accepte l’inacceptable, on recommence à sourire. Parce que c’est ainsi. Parce que la vie continue, qu’il faut affronter les jours et les nuits qui se succèdent si vite !
Mais au fond, quelque chose de nous est mort avec eux. Un deuil non fait, une blessure non fermée. On a peur de lâcher, peur d’abandonner celui qui n’est plus là, peur de se sentir infidèle. On met des photos partout, et à chaque évocation, la larme vient à l’œil et la blessure se fait plus vive.
Pourquoi retenir celui qui poursuit ailleurs son chemin ? Parce que le néant est trop dur à vivre, la solitude trop vivace. On s’accroche, on l’accroche, on voudrait revenir en arrière. Pourtant on l’aime, on l’aimait… on ne sait même plus à quel temps parler. Alors pourquoi retenir celui qu’on aime ? Aimer, n’est-ce pas laisser libre ?